En haute Tarentaise !
Cela faisait plusieurs années qu’avec Thibault nous voulions retourner pêcher en haute montagne avec notre ami Guy. Notre cahier des charges était simple : Cristivomer et être seul au monde. OK les petits gars nous dit Guy, alors ce sera le lac Verdet en haute Tarentaise ! Les mois passèrent et la sortie de pêche fût calée ce week-end du 4 Août. Vu le temps de trajet pour atteindre le lac, qui est à 2445m, nous partirons sur 2 jours.
Ascension en 3 actes
Après 3h de route depuis notre Bugey, nous voici arrivés au parking, sur les hauteurs de St Foy en Tarentaise. Un dernier briefing avant de partir pour minimum 3h de marche, et nous décidons au dernier moment de ne pas emmener de tente histoire de nous alléger un peu. Avec environ 20kgs dans le dos, éviter de rajouter encore 4kgs n’est pas négligeable … On passera donc une nuit à la belle étoile.
1er acte
Nous laissons donc la voiture avec les toiles de tente à l’intérieur ( j’en avais pris 2, au cas où … ) et attaquons la marche, pour atteindre dans un 1er temps le hameau du Monal. D’entrée de jeu ça grimpe déjà fort, ce qui nous met immédiatement « à température ». Mais ce n’est rien à comparer de ce qu’il nous attend … Nous prenons le temps de s’arrêter 5mn de temps en temps pour admirer le paysage magnifique, et atteignons le petit village au bout d’1h.
2ème acte
Après s’être rafraîchi à une fontaine et acheté 1kgs de fromage de chèvre au producteur local, nous quittons le Monal et attaquons le 2ème partie de l’ascension pour atteindre cette fois le hameau du Clou. La 1ère partie se fait à l’ombre des Mélèzes, et heureusement car notre température corporelle monte encore d’1 cran … Les pauses se font plus fréquentes, mais nous arrivons tranquillement au hameau abandonné. Là le paysage, plutôt minéral, est grandiose.
3ème acte
Nous nous arrêtons auprès d’une froidière pour recharger les batteries. Cela fait déjà 2h30 que nous marchons, nous avons fait environ 2/3 du trajet, et à la vue du paysage le plus dur reste à venir … Après avoir mangé quelques dattes et autres gâteaux sucrés, nous reprenons l’ascension. Le sentier est maintenant franchement raide et physique, et encore plus quand on a 20kgs dans le dos … Je m’arrête régulièrement pour observer des marmottes, mais aussi surtout pour récupérer ! Le petit plateau du lac du Clou nous permet de souffler un peu. Puis une longue transversale ascendante nous mène aux pierriers, qui entourent une cascade servant de déversoir au lac Verdet. Là l’effort est intense, cela fait plus de 3h que l’on marche, et la pente est franchement prononcée. Mes genoux me brûlent, et je me demande même si je ne vais pas faire demi-tour … Avec Guy nous faisons une pause tous les dix mètres, Tibo est un peu plus loin devant. Après 1000m de dénivelé, et plusieurs « derniers efforts », nous atteignons enfin le lac. On peu dire qu’il se mérite ! Seuls au monde Tibo, qui est arrivé bien 20mn avant nous, est tout excité. Il a déjà pris 2 Cristivomers ! Avec Guy nous nous asseyons, et récupérons un peu de notre effort intense. Même au mois d’Août, quelques névés bordent le lac. L’eau est si cristalline que l’on peut voir les poissons rôder à quelques mètres du bord, jusqu’à environ 5m de profondeur ! Mis à part le passage de 2 randonneuses qui ont pris en photo une des prises de Tibo ( et goûté le fromage de Guy ) , il n’y à que nous 3.
Je monte ma NX4 Medium versatile, qui en 3 brins a été bien plus facile a transporter, surtout sur le sentier au milieu des Mélèzes … Pendant ce temps « Tibo » enchaîne les poissons. Il utilise la Dragonbait NX4 MH Tactical. Ne pouvant emporter qu’une seule canne chacun, avec leurs puissances de 7/28 grs pour l’une et 10/30 grs pour l’autre, cela nous permet de pouvoir pêcher avec un leurre souple de 3’’ en 10grs jusqu’à un D-Contact 85 de 15g. L’eau du lac est froide, cristalline, et le temps ensoleillé. « Tibo » a choisi de commencer à pêcher avec des petits shad coloris naturel . Le choix a été bon et les prises défilent depuis notre arrivée. Je monte donc un shad bleu sur une tête plombée de 10grs, et je prends mon 1er Cristivomer au 3ème lancer.
Ces poissons sont assez voraces, et ce leurre étant efficace mais assez fragile mon stock dans ce coloris baisse à vue d’œil … Je décide de changer la couleur tout en restant sur ce modèle, mais là plus rien. Le vert et le jaune ne prennent pas. Pour économiser mes derniers leurres bleus, je décide de passer au Pig shad 15 bleu (Réf 100) pour tenter de décider un poisson plus gros. Mais là encore, aucune touche. Tailles et couleurs sont déterminantes. Je remonte donc 1 de mes derniers Vivid bleu, et automatiquement les touches et prises sont de retour.
Il est 20h, nous avons passé toute la fin d’après-midi à pêcher. Guy aura fait quelques Cristi à la mouche, « Tibo » et moi aurons touché une trentaine de poissons. Le soleil se couche rapidement à cette altitude, et malgré le fait d’être début Août il fait de plus en plus froid … Guy est déjà couché dans son duvet, il essaye de se réchauffer. Nous nous cassons une petite croûte avant de faire de même. Mes chaussettes en laine, bonnet et gants polaires ne seront pas de trop, malgré mon duvet annoncé pour -10°C. N’oublions pas que la tente Quechua est restée dans la voiture … Ce sera donc une nuit à la belle étoile, a cappella !
Au petit matin le réveil est rude. Le givre sur nos sacs à dos nous confirme que la nuit fût fraîche … « Tibo » est déjà parti lancer du leurre, alors que Guy et moi attendons dans nos duvets que les rayons du soleil viennent nous réchauffer. Emmitouflé et n’ayant que le nez dépassant de son sac de couchage, il m’avoue : « Je savais que j’allais me les peler, mais je ne pensais pas à ce point ! … »
Un troupeau de mouton nous rejoint en même temps que le soleil se lève derrière les montagnes. Nous nous réchauffons enfin. Après un petit déjeuner spartiate, nous partons tous les 3 rejoindre les Cristi. Plus le soleil monte dans le ciel plus les touches augmentent. Après quelques poissons au shad bleu qui a bien marché la veille, avec « Tibo » nous décidons de passer aux leurres durs, pour pêcher plus profond et essayer de tenter un poisson plus gros.
Grâce à l’eau cristalline, nous pouvons par moment pêcher « à vue ». Ce qui nous permet de gagner du temps et sélectionner plus rapidement les leurres preneurs : D-Incite, aucuns suivis, rien. D-Direct, quelques suivis et 1 poisson. D-Contact 85 (Réf 08 et 35), moins de suivis mais plus de touches franches. Et les poissons se montrent coopératifs. Malheureusement aucuns gros Cristi ne viendra nous rendre visite.
Un article écrit par BALOU de Gévrieux