Comment aborder le printemps en mer : quels leurres utiliser ?

Du bord comme en bateau, le printemps est pour moi la deuxième meilleure période de l’année pour les carnassiers après l’automne.
En effet, dès le mois d’avril et jusqu’à mi-juin, je remarque un pic d’activité sur nos côtes méditerranéennes. L’augmentation des températures joue un rôle important sur l’alimentation des prédateurs et les premiers coups de mer (vent fort de sud, sud/est ainsi que les courants d’est) nous amènent une quantité importante et variée d’espèces venues du large. Je vais parler principalement de la pêche du loup mais également du denti et du tassergal qui peuvent très souvent chasser sur les mêmes secteurs.
Pour que ce printemps soit réussi, il faudra donc faire le bon choix de leurres, savoir comment les utiliser, à quels moments et dans quelles conditions. Deux grandes familles se distinguent en cette période avec d’un côté les leurres de surface et de l’autre les poissons nageurs et plus précisément les jerkbaits et lipless, sans oublier une petite gamme de leurre souple.

Les leurres de surface :

L’activité commence tout juste et certains pêcheurs sont très réticents en ce qui concerne la pêche en surface dès le début de saison et pourtant ! Étant un adepte de cette pêche, j’utilise les stickbaits dès mes premières sorties sans la moindre hésitation.
Dans un premier temps, je quadrille les zones avec des gros leurres afin de savoir si les poissons sont en activité. Le MAGNUM TAISTICK 120 de chez STRIKE PRO fera parfaitement l’affaire. Assez lourd avec un gabarit large, il permet des lancers lointains qui augmentent ma zone de pêche. Une attaque franche sans hésitation sera le parfait exemple que ces derniers sont bien présents et actifs.

A contrario si rien ne vient ou que les suivis s’enchainent sans attaquer cela signifie que le poisson est là mais que ce n’est pas la bonne taille. Si c’est le cas, j’opte rapidement pour des leurres de surface de taille moyenne.

J’utilise alors les modèles suivants :
Le TAISTICK 90 ou le A-PEN de chez ADUSTA. Deux leurres qui m’ont apporté de très bon résultats ces dernières années.

A noter, un nouvel arrivé dans la famille STRIKE PRO, le fameux FINESSE WALKING STICK. Une taille intermédiaire qui va, sans doute, faire très rapidement ses preuves.

En ce qui concerne les animations, avec les gros leurres je préfère les manier lentement et m’appliquer sur la nage en Walking the dog. En revanche, avec les plus petits, je n’hésite pas à accélérer en moulinant plus rapidement. Si malgré tous les poissons continuent à suivre sans attaquer, avant de changer de leurre pour passer sous la surface, je fais plusieurs lancers ou je le fais nager lentement avant d’accélérer sur plusieurs mètres et j’effectue quelques arrêts pendant plusieurs secondes. Il n’est pas rare que lorsque le leurre est à l’arrêt en surface, les loups ou les tassergals viennent l’attaquer pensant à une proie blessée.
Personnellement, peu importe les conditions météorologiques ou l’état de la mer, je commence toujours par pêcher en surface. Cette action est vraiment un indicateur quant à la présence et l’activité des poissons. S’ils montent, c’est qu’ils peuvent être tout aussi actifs en dessous.

Les poissons nageurs :

Les jerkbaits :
Trois d’entre eux vont vraiment faire la différence.
Le premier : Le fameux D-Contact en 85 et 110.

Un incontournable que tout bon pêcheur de loup devrait automatiquement avoir dans sa boite. Le seul fait qu’il ait sa gamme SW (Salt Water) montre bien à quel point il est efficace. A manier lentement ou rapidement, il créé des vibrations incroyables qui vont énerver même les poissons les moins actifs. C’est un leurre qui coule vite. Il nous permet donc d’atteindre certaines profondeurs rapidement. Attention toutefois à ne pas se faire surprendre et s’accrocher au fond dans les zones rocheuses.

Le second : l’INQUISITOR SP de chez STRIKE PRO. Deux tailles sont disponibles, 80 et 110.
Une gamme de leurre qui est arrivé depuis à peine quelques années et elle fait déjà l’unanimité lors de sessions parfois compliquées. Par mer calme, j’aurai tendance à utiliser le 110 pour commencer pour ensuite passer au plus petit si je n’ai pas d’attaque. Lorsque la mer est agitée, j’utilise uniquement le plus gros. Le 80 ne tient pas assez le courant, perd trop vite sa nage et reste donc moins productif à ce moment-là. Avec ses 16,2 gr, le 110 maintient sa nage parfaitement même sur de fortes accélérations.

Le troisième : le LOURDISH.
Il peut tout faire et nous aider à atteindre des chasses à de longue distance. En effet, malgré une taille d’à peine 9,5 cm il pèse cependant 40gr. Plus lourd que le D-Contact, il est fait pour pêcher profond. Au printemps, il arrive que les loups, les tassergals et les dentis se mettent à chasser tous en même temps dans des fonds entre 10 et 15m de profondeur. Les poissons arrivés en surface frappent de partout mais les chasses sont tellement furtives que ça ne nous laisse pas le temps de lancer. Grace à ce leurre, on a plus de chance de passer au milieu des chasses lorsque les poissons redescendent et donc une forte probabilité de se faire attaquer. Il est bien profilé avec sa petite bavette et émet des vibrations qui ne laissent pas indifférent les prédateurs les plus gros de votre secteur de pêche.

Les Lipless :

Bien que j’utilise très souvent le même, je vais en présenter deux car il y en a un qui pourrait surprendre plus d’un pêcheur, ce qui a été mon cas.
D’abord, le CHERRY BLOOD LLS 90. Véritable aimant à loup dans quasiment toutes les conditions. Mer calme, agité, en étang, du bord, en bateau… il est indispensable dans sa boite. Il paraît simple d’utilisation mais il est très technique. Beaucoup trop de pêcheurs sont habitués à lancer et ramener bêtement sans chercher à faire plus.

Il a deux façons de pêcher avec :
La première est de le laisser couler et de donner des coups de scions de temps en temps. Pourquoi ? A la descente il créé un effet de Rolling, il se tourne de gauche à droite sur ses flancs tout en restant à l’horizontale. Ce qui donne là encore l’illusion d’un poisson blessé facile à attraper pour les prédateurs qui rôdent autour.
La deuxième façon de la manier est de donner des petits coups de scion régulier sans ramener trop vite. Comme le Walking the dog mais sous l’eau, il va déraper de gauche à droite sous la surface. Nage très attractive sur les loups et les tassergals en chasse.
Enfin, le leurre qui m’a surpris plus d’une fois et que je n’utilise pas assez je pense est le BAY BLUE. C’est un vibrant très attractif. Lorsqu’on repère des chasses par mer très calme, il peut faire venir les poissons de très loin. Je préfère le ramener en linéaire même si on peut également le jigger. Je le laisse couler sur plusieurs mètres, canne levée et le ramène à vitesse régulière.

Les leurres souples :

Au tout début du printemps, les poissons sont parfois timides. On aura beau essayer les leurres en surface, les poissons nageurs entre deux eaux… rien y fait. C’est alors le moment d’essayer les leurres souples qui nous sauverons peut-être la partie de pêche.
Le PENTA SHAD de chez ADUSTA va alors pouvoir montrer tout son potentiel et croyez-moi, il n’a pas fallu longtemps avant qu’il se fasse engloutir. Je l’utilise essentiellement du bord. Avec une caudale très souple, robuste et un corps trapu, les loups raffolent de ce genre de leurre. Sur des poissons méfiants je préfère utiliser les tailles 3” et 4” et pêcher tout simplement en lancer ramener. Il m’arrive de le faire gratter sur le fond mais ça n’a pas été personnellement la technique la plus productive. A la vue de sa nage très naturelle, les poissons de mer comme d’eau douce seront tentés d’y mettre un coup de dents.

Les coloris naturels sont pour moi les plus efficace à l’exception du blanc qui représente bien les mulets dans l’eau légèrement teinté.
Pour terminer, je vous recommande d’utiliser le PIGSTER TAIL de chez STRIKE PRO et le LANCETIC de chez ADUSTA pour ceux qui sont adepte de la pêche à gratter. Sur des journées sans activité du bord ou en bateau lorsque le sondeur nous indique qu’il y a de la vie… il m’a sorti plus d’une fois d’une belle bredouille. Outre les loups, il est aussi très efficace sur les pagres et les pageots.

Je conclue en faisant ici un parallèle avec l’eau douce et plus particulièrement la pêche de la truite. Au fil des années je me rends compte qu’il faut en permanence s’adapter à notre environnement. Sur une même période, les températures qui jouent un rôle majeur, ne sont pas les mêmes d’une année à l’autre. Depuis une dizaine d’années, on constate que les saisons se décalent de plus en plus : les températures ne cessent d’augmenter à l’automne et parfois très tôt en début d’année. Le comportement de nos amis en mer comme en rivière est donc lui aussi impacté.
Je vous souhaite à tous un beau printemps côté mer en espérant vous avoir un peu aidé sur le choix des leurres pour vos prochaines sessions. En attendant, je vais encore un peu profiter des truites malgré des niveaux d’eau bien bas à certains endroits.

A bientôt au bord de l’eau et n’oubliez pas que la pêche c’est que du plaisir, ENJOY !

MARTINEZ Matthieu