Grosses truites : Quels matériels utilisés ? Comment optimiser ses chances ?

Le Blog par Smith Europe

La pêche de la truite et plus précisément la recherche des gros spécimens demande une attention toute particulière de son matériel. Une grande majorité de pêcheurs passionnés par ce salmonidé rêve d’attraper un jour un poisson trophée.

Commençons d’abord par la définition de grosse truite. Elle est bien différente d’une rivière à l’autre. En effet, une truite de 30cm dans certains cours d’eau comme les ruisseaux de montagne sera déjà considérée comme un gros spécimen. Dans les grandes rivières françaises telles que l’Ain, la Garonne, l’Ariège ou encore le Tarn, prendre un poisson de cette taille sera relativement courant. Ces dernières abritent des poissons de tailles bien plus élevées allant jusqu’à plus de 60cm. Il faudra donc prendre en compte l’âge de la truite plus que sa taille.

Depuis deux ans, j’ai la chance de pouvoir parcourir les rivières catalanes espagnoles ou la densité de ces grosses truites y est nettement plus importante qu’en France avec des tailles pouvant parfois dépasser les 80 centimètres. Cela ne veut pas dire que la pêche y est forcément plus simple ou que l’on prendra du poisson à chaque sortie.

Pour optimiser ses chances de parvenir à ramener de tels poissons jusqu’à son épuisette, il faudra donc utiliser du matériel adapté. Que ce soit aux leurres ou à la mouche, rien ne doit être laisser au hasard. A commencer par une canne assez puissante afin de contrer le poids de ces poissons fabuleux.

La pêche aux leurres

La canne :

La DRAGONBAIT TROUT – MEDIUM STREAM

D’une longueur de 2,30cm et d’une puissance de 5-20gr, elle est pour moi l’arme idéale pour traquer les gros poissons dans n’importe quel environnement. Une action fast avec une légère souplesse en pointe ainsi qu’une bonne réserve de puissance fait de cette canne un véritable bijou de résonance. Son design plaira à tous les amoureux de beaux matériels avec cette magnifique couleur marron camouflage verni. Cette dernière fera nager à la perfection des leurres tels que les : D-contact 72/85 ainsi que les Cherry Blood sans oublier évidemment le fameux TS JOIN MINNOW 110 dont je vais vous parler tout particulièrement un peu plus bas.

 

Pas forcément conçue pour la pêche aux leurres souples, elle reste tout à fait surprenante, étant très tactile même avec des montages en petites têtes plombées. La MEDIUM STREAM s’adaptera à tous les environnements. Petites, moyennes et grandes rivières. Comme dit précédemment, sa pointe fast permettra de faire de long lancés lorsque les cours d’eaux seront plus larges.

Cette canne est de plus bien plus abordable avec un prix à moins de 400euros (ce qui est déjà une somme en soi) comparé à d’autres modèles tels que les Lagless Boron.

 

Le moulinet :

J’opte pour une taille 3000 avec un ratio de moins de 90cm par tour de manivelle. Cette taille permet d’avoir une certaine capacité de tresse qui nous évite de finir en backing trop vite lors d’un rush un peu poussé dans une grande rivière a fort courant. Je précise qu’un moulinet de taille 2500 pourra tout aussi bien faire le travail. La seule différence est sa capacité moins importante.

Tresse et bas de ligne :

En ce qui concerne la tresse, j’opte pour de la PE 0,8 ou PE 1 ce qui correspond à une puissance de quasiment 10kgs. Aujourd’hui, les tresses sont très fines, discrètes et on peut se permettre de prendre un diamètre supplémentaire pour se rassurer.

En bas de ligne, le fameux FROG HAIR de chez GAMMA en 25/100 (0.254mm) est un des meilleurs fils. Avec un indice de réflexion proche de celui de l’eau, une très bonne élasticité et une mémoire quasi nulle, il est un atout de discrétion indispensable. Je n’ai donc pas hésité longtemps…

Agrafes ou non ?
Chacun y va de son avis. Personnellement, je ne me vois pas pêcher aux leurres sans. En une journée, il faut souvent changer de leurre en fonction des caprices de la rivière. C’est un gain de temps considérable. Et je trouve que ça accentue la nage du leurre.

Les leurres :

 

D-CONTACT 72/85/110
CHERRY BLOOD LLS 90
TS JOIN MINNOW 110

Nous en avons des boites entières… Et pourtant on utilise souvent les mêmes ; je n’échappe pas à cette règle. On a tous des leurres fétiches que l’on privilégie toujours par rapport à d’autres. Je dois avouer que j’ai tendance à utiliser le leurre en lequel je vais avoir le plus confiance. C’est forcément celui avec lequel je prends le plus de poisson mais n’est-ce pas là une mauvaise façon d’oublier de changer et donc d’en trouver un ou plusieurs autres qui vont être bien plus attractifs dans certaines conditions ? Il est donc nécessaire de s’adapter en permanence. J’en ai fait la très bonne expérience en ce début 2023.

Le D-CONTACT :

Complétement FOU du fameux D-CONTACT, je l’utilise dans la plupart de mes sorties en taille 72, 85 et 110mm bien que ma canne ne soit pas adaptée à ce dernier car trop lourd. Ils peuvent être utilisé dans la plupart des cours d’eau. Les zones peu profondes vont m’obliger à pêcher canne haute mais augmentent l’action de tête du leurre et peuvent déclencher les attaques. Très à l’aise lorsqu’il y a des pools profonds et du courant, il résonne vraiment dans le poignet. Aucun trou profond ne peut vous échapper en taille 85 et 110. Cependant, attention aux racines… il coule vite. Il ne faut pas perdre “le contact” avec le leurre et donc garder la ligne bien tendu en fonction des zones.

Gros leurre, gros poisson… Eh bien oui. C’est bien pour ça que je vous conseille de mettre au minimum la taille 85. (Je ne dis pas que les petites tailles ne marchent pas, attention !!!)

Lorsque dame fario n’est pas très active il est nécessaire de trouver un leurre qui puisse les attirer sans pour autant les obliger à se déplacer rapidement. Le D-contact est un jerk très efficace quand le poisson est en activité. Par contre face à une truite plutôt nonchalante, le CHERRY BLOOD et le TS JOINT MINNOW vont à ce moment-là faire la différence.

Le CHERRY BLOOD :

J’utilise le CHERRY BLOOD LLS 90 pour des secteurs à landes et zones calmes, là où il me faudra donc être discret. Ce dernier se lance très facilement et précisément grâce à sa densité. Il est pour moi le plus attractif lorsqu’il est à l’arrêt car il descend à l’horizontal et fait refléter ses flans grâce à son Rolling. Pour autant, des petits coups de scion lui font faire un Walking the dog assez large qui le rend planant et tout aussi efficace.

Le TS JOIN MINNOW 110 :

Révélation personnelle pour cette année 2023.
Ce leurre qui a totalement changé ma façon de pêcher est un véritable aimant à truite. Habitué au D-contact comme je le disais précédemment, je n’hésite plus dans le choix du leurre pour commencer mes sorties.

 

C’est un leurre articulé en 2 parties. Appelé Wobbler, il peut être animé de plusieurs façons différentes. Lent ou rapide, il a une nage très naturelle. Là où il m’a permis de faire la différence c’est lorsqu’on arrête de le ramener… Il se désaxe sur un côté et provoque instantanément l’attaque. A bien des reprises, le poisson suit ou tourne autour du leurre même en ralentissant au maximum sa vitesse de nage. Mais à 80 % du temps, c’est au moment de l’arrêt que la truite attaque. C’est d’ailleurs un des plus beaux moments à voir. Le JOINT MINNOW m’a permis de faire des poissons que je n’aurai jamais fait avec d’autres leurres. En linéaire, en le ramenant lentement, il imite à la perfection un vrai poisson. Sa nage en effet de virgule est très surprenante.

 

La recherche des gros poissons aux leurres pourrait être en général et logiquement plus productive qu’à la mouche car nous parcourons plus de distance. Mais attention à ne pas aller trop vite. Trop de pêcheurs pensent qu’après un ou deux lancers, si rien ne mord, c’est qu’il n’y a pas de poissons. La truite est un poisson qui va parfois rester collé sur le fond ou à son rocher. Dans ces moments-là, lorsque nous sommes sur une très belle zone, il ne faut surtout pas hésiter à insister quitte à changer de leurre plusieurs fois et ratisser toute la zone. Le but étant d’attirer son attention dans un premier temps et lui donner envie de bouger. Un poisson posé au fond n’est pas forcément inactif. Après plusieurs passages, il arrive que ces grosses truites se décident à se décaler petit à petit jusqu’à venir prendre le leurre. Certes elles ne viendront pas comme des folles mais vous aurez réussi à les faire attaquer.

 

Un des moments les plus compliqués sera lorsque le poisson suivra le leurre jusque devant vous. Ça nous est tous arrivé de ferrer trop tôt et de manquer. Ou alors justement de ferrer trop tard de peur justement de ne pas le laisser assez prendre le leurre mais de le rater car très furtif ou très timide dans sa façon d’attaquer. Il ne faudra donc pas perdre son sang-froid. Mais surtout faire en sorte d’animer le leurre de façon à ce que le poisson puisse le prendre correctement. Le mieux étant de lui présenter le leurre de flanc (sur le côté) ce qui lui facilitera la prise en bouche grâce à un petit coup de scion.

La pêche à la mouche

 

La canne :

La Marryat Tactical HX 9” soie 5

 

 

Que ce soit en sèche ou en nymphe à vue, cette dernière est dotée d’une sensibilité et d’une réserve de puissance incroyable. En action de pêche, le carbone des Tactical HX se différencie des autres cannes par sa géométrie complexe aux fibres multidirectionnelles ce qui allège le Blank et permet au talon d’être plus puissant. Elle permettra d’atteindre plus facilement de longue distance. Sa précision est donc optimisée quel que soit l’action imposé au Blank.

Cette année j’ai d’avantage ressenti la puissance et la facilité de pêche avec cette dernière puisque j’avais l’habitude jusque-là d’utiliser une Tactical lx 9” soie de 4. Canne bien plus souple et moins puissante qui force à travailler d’avantage le poisson lors des combats.

Le moulinet :

Bien des marques aujourd’hui proposent des moulinets de super qualité et pas forcément très onéreux. Le plus important sera de choisir une bonne taille qui vous permettra de le remplir correctement avec la soie.

Soie et bas de ligne :

Une soie de 5 sera pour moi la plus adaptée. Assez lourde pour charger la canne afin d’éviter de forcer. Mais sans l’être de trop non plus pour garder de la discrétion au posé.

Pour ce qui est du bas de ligne, là encore chacun fait à sa façon. J’opte pour un tissé en prolongation de ma soie pour finir avec du nylon que je divise en trois parties. La première étant du 0,17mm suivi de 0,15mm que je termine avec du 0,13mm. Pendant trop longtemps, je pêchais en 0,12mm mais malheureusement après quelques casses sur des très beaux poissons, je n’avais pas de choix que de monter en diamètre.

Une fois le montage terminé, il ne vous reste plus qu’à choisir la bonne mouche et espérer qu’un gros poisson monte en surface pour l’engamer !! Ou l’avaler entre deux eaux si vous utilisez une nymphe bien sûr. Je dois avouer qu’il n’y a pas plus belle pêche que la pêche à la mouche en sèche pour moi. Rien de plus magnifique que de voir un gros bec transpercer la surface et voir sa mouche se faire happer.

Très important dans la pêche à la mouche, c’est de tout faire pour que le poisson ne parte pas vers une bordure, sous une branche ou quoi que ce soit qui puisse engendrer une casse. Ça m’est malheureusement arrivé une paire de fois comme beaucoup d’entre nous je pense. Tout comme la pêche aux leurres d’ailleurs nous ne sommes jamais à l’abri d’une racine qu’on n’a pas vu ou d’une bordure bien plus profonde qu’on ne le pensait. Mais le risque de casse sera bien plus important en 13/100 qu’en 25… C’est pourquoi je n’hésite plus une seconde à avancer dans l’eau rapidement devant le moindre obstacle. “Facile à dire bien sûr”. Il y a parfois des zones bien trop profondes qui nous empêchent d’avancer. C’est là que la confiance en votre matériel sera primordiale. Ne surtout pas laisser le poisson faire ce qu’il veut. Le travail de la canne et le vôtre en fonction de votre position dans la rivière va être très important. Il m’est arrivé de courir en voyant le poisson partir droit vers une branche pour lui barrer la route et la faire repartir dans l’autre sens. On ne gagne pas à tous les coups mais il faut anticiper et tout calculer pour ce genre de poissons trophées.

 

Voici donc l’ensemble que je recommande pour parcourir n’importe quelle rivière et prendre un plaisir fou à pêcher ses poissons exceptionnels.

 

Malgré tout, il est important de rappeler que ces deux cannes vous procureront également autant de plaisir avec des poissons de tailles plus modeste.

 

Ce monstre m’en aura fait baver jusqu’à l’épuisette mais n’a pas hésité un seul instant à mettre un coup de mâchoire à mon JOINT MINNOW.

 

Que ce soit au leurre comme à la mouche, il faut avant tout prendre le temps d’observer le milieu dans lequel nous avançons.

On me demande parfois quelle pêche je préfère… Dans cette traque aux gros poissons j’ai une préférence pour la mouche car il y a évidemment beaucoup plus de stress et d’adrénaline lors d’un combat en 0,13mm sur un poisson entre 70 et 80 centimètres qu’avec un bas de ligne en 0,25mm et donc plus de mérite. Mais ça n’enlève en rien le plaisir de pêcher aux leurres. J’en prends tout autant à faire nager un leurre et le voir se faire suivre par un monstre jusqu’à se faire attaquer. Il y a des journées en fonction des conditions météorologiques, je vais privilégier le leurre plutôt que la mouche. Et parfois ce sera l’inverse. Certains jours sont nettement plus marqués par de fortes éclosions. Il ne faudra donc pas hésiter et choisir la bonne stratégie.

 

En espérant que cette année ne soit pas trop catastrophique vu le manque d’eau clairement visible aux quatre coins du pays et également chez nos voisins européens, je vous souhaite à tous une belle saison de pêche 2023.

MARTINEZ Matthieu

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