Pêche au Gabon : une multitude de possibilités
Partir pêcher au Gabon, ça ne s’improvise pas à la dernière minute, cela fait déjà pratiquement 1 an que nous avons commencé les démarches (réservations, vaccination, vols, matériel, …)
C’était pour mon fils Quentin et moi un rêve qui devient réalité …
Nous arrivons sur Libreville le soir à 22h30. A la descente de l’avion, le ton est donné, la chaleur et le taux d’humidité sont incroyables. Nous passons une bonne heure à la police aux frontières afin d’obtenir nos précieux visas.
Nous prenons ensuite un taxi pour rejoindre notre hôtel, une véritable épave roulante. Évidemment, il faut négocier le tarif … sinon tu payes le prix fort …
Le lendemain, nous avons un vol intérieur pour rejoindre Port Gentil. Une fois embarqué, un des deux moteurs ne démarre pas. Heureusement, les mécaniciens ne parviennent pas à le réparer. Je suis plus rassuré de changer d’avion.
A Port Gentil, un 4×4 nous attend pour 1h30 de traversé de la ville puis de piste pour rejoindre le fleuve. Cette ville est incroyable, la circulation anarchique, les insultes entre véhicules sont fréquentes, les piétons sont évités de justesse, … Arrivés au bord du fleuve, nous embarquons sur une pirogue pour rejoindre notre camp.
Après 35 min de navigation dans une eau teintée, nous apercevons les tentes.
Le camp est situé idéalement sur une dune de sable entre une grande lagune, le fleuve et la mer.
Il est constitué d’un grand barnum qui sert de cuisine et de coin repas. Chacun a sa tente de brousse, plutôt bien équipée ( lit de camp confortable, ventilateur, éclairage). Le personnel est constitué d’un piroguier et d’un cuisinier. Nous passerons une semaine sur ce camp, isolé de tout. C’est une expérience extraordinaire, je suis déconnecté des réseaux, de mes mails, juste quelques appels wattsapp pour donner des nouvelles.
La pêche depuis le bord
La pêche n’est pas toujours productive, il ne faut pas lancer des leurres pour rien … il est important de pêcher au bon moment et au bon endroit !!
Pour ça, le guide Paul est incroyable, il connait les bonnes heures, les bonnes marées, … et il ne se trompe jamais. Il programme les parties de pêche de nuit comme de jour et nous laisse nous reposer quand c’est “non productif” pour reprendre son expression. Il faut vraiment prendre soin de son corps. Les pieds sont mis à rude épreuve et littéralement poncés par le sable qui est très abrasif. Les épaules sont douloureuses en raison des lancés appuyés, de l’animation des poppers et des combats.
Au bout de 2 ou 3 jours, notre corps s’est adapté et tout est rentré dans l’ordre. Il faut également accepter qu’il faut souvent pêcher de nuit (matin et/ou soir).
Le matériel pour pêcher du bord
La canne :
Il n’est pas rare de pêcher de la plage et de devoir rapidement monter sur le bateau pour exploiter une chasse ou pour prospecter juste derrière les gros rouleaux. Pour cette raison, je conseille d’éviter les cannes longues (3 m) qui sont des cannes de plage. Il me semble qu’il vaut mieux choisir un modèle plus polyvalent, confortable en bateau et qui lance loin.
2 Modèles correspondent parfaitement à ce profil :
la GTK-80 SJX, leurre jusqu’à 130gr, PE5, 244cm, poids 370gr. Elle est très bonne lanceuse, peu fatigante et sa puissance correspond parfaitement aux espèces ciblées. Seul inconvénient, son encombrement impose l’utilisation d’un tube de transport et donc un supplément tarifaire.
la OLPS 76H, leurre jusqu’à 130 gr, PE5, 229cm, poids 340gr. Malgré sa taille modeste, elle est très bonne lanceuse également. Son plus, c’est un modèle Travel qui rentre dans la valise.
Le moulinet :
Taille 14 000
Tresse / Bdl :
GOSEN PE5, bas de ligne fluoro 150lbs minimum
Les leurres :
La pêche se fait beaucoup au popper, au stickbait coulant et un peu au leurre souple.
Le Tuna Hunter strike pro en 175 mm pour 96gr a été très efficace. Ce popper en bois se lance très bien, il est très solide et ne se fait pas percer la coque dès la première carpe rouge ou bécune. De plus, grâce à sa constitution en bois, il reste très pêchant dans la vague et le courant car il colle parfaitement à l’eau.
Le Pro Popper stike pro en 150 mm pour 71 gr se lance également très bien. Il fait des petits pops et des éclaboussures et ne nécessite pas du tout une animation énergique. C’est LE popper pour se reposer un peu. Même s’il ne fait pas des gros “pops”, il reste tout de même très efficace car la pêche se fait dans des profondeurs assez faibles.
Le Pencil Popper en 170mm pour 78gr s’est révélé efficace de nuit, lorsque les poissons volants se faisaient chasser, en le ramenant très rapidement, canne haute (animation type flapper).
Le Tarpon :
Sur le séjour, les tarpons ont été très furtifs. Ils ont pointé le bout de leur dorsale plusieurs fois mais seulement pendant quelques minutes. Il faut être très réactif, j’en pique 3 et j’en décroche 3.
Quentin en pique 3 ou 4 et réussi à en ramener un au bateau, qui plus est au Popper, quel bonheur !
Le capitaine :
Ce poisson que je ne trouve pas très beau est pour moi un des plus intéressant de cette destination. Quand il n’est pas en chasse dans les rouleaux, on peut le pêcher en dérive dans l’embouchure, en grattant au leurre souple. Les touches sont très discrètes malgré leur taille imposante, les combats sont incroyables.
Au crépuscule, il vient chasser dans les gros rouleaux. C’est à ce moment-là qu’on le pêche du bord au stickbait.
Après une semaine au camp, nous repartons des souvenirs plein les yeux et les bras. Nous rejoignons Port Gentil pour une semaine de pêche en bateau au large. Au menu, toujours du popper mais aussi du jig pour rechercher les sérioles et les mérous.
Les cannes à jig :
Vu l’animation qu’il faut faire, il est impératif d’avoir le bon matériel afin d’animer correctement, de ne pas s’épuiser et de maîtriser les combats. Nous avons utilisé la OLPS 55H, pour jigs d’environ 280gr, 168 cm, PE6 pour un poids de 252gr, c’est un modèle travel.
C’est ma canne coup de coeur que je prends dans tous mes voyages. Je conseille un moulinet taille 8 000 ou 10 000. Les jigs, d’environ 200gr doivent être armés très solidement.
La sériole :
Nous sommes sur une semaine très compliquée pour la pêche de la sériole. Les bancs de grosses sérioles ont déserté la baie. Apparemment, elles suivent les bancs de bonites qui ont disparu également.
Malgré tout, nous réussissons à en piquer plusieurs de taille respectable.
Les sérioles sont des combattantes incroyables ; des poissons de taille moyenne piqués en pélagique rejoignent le fond et il est presque impossible de les arrêter. L’animation des jigs est très fatigante et les combats sont très violents. Au bout de 4 poissons, mon fils Quentin me dit “ encore une et pour moi c’est bon, je suis mort ”
Les plateformes pétrolières :
La pêche à proximité des plateformes a été globalement assez difficile. Les poissons étaient peu ou pas présents et très éduqués : des suivis et des attaques sur les premiers lancers, puis c’était terminé dès qu’un poisson avait décelé notre présence. Ça reste quand même une expérience extraordinaire de voir toutes ces carangues, carpes rouges ou bécunes suivre et attaquer votre popper dans une eau cristalline.
C’est à proximité d’une plateforme que je casse ma plus grosse bécune. Une attaque digne d’un impact de météorite, un ruch de 50 m, une chandelle qui m’inquiète car mon popper était littéralement coffré, deuxième ruch et casse … un poisson d’environ 30 kg. Pour cette pêche, il n’est pas utile d’avoir du matériel surdimensionné.
La Dragonbait FARAWAY annoncée pour une 30 lbs peut faire beaucoup plus. Elle était parfaite et je n’ai jamais atteint ses limites même sur des poissons de 15kg.
Elle est courte et rigide, parfaite pour popper, peu fatigante et possède une réserve de puissance incroyable. Enfin, un aspect non négligeable, c’est un modèle travel.
Je déconseille de faire l’acquisition de cette canne pour pêcher des poissons de moins de 10 kg.
Pour finir, je peux dire que la pêche a été globalement assez difficile. On peut croire qu’en exo les poissons sont beaucoup plus faciles à prendre. Il n’en est rien, il faut avoir les bons leurres et surtout les bonnes animations. Une pause un peu trop courte ou au contraire trop longue et le poisson prêt à attaquer disparaît définitivement. Il est important d’identifier le plus rapidement l’espèce afin d’adapter son animation.
Pour profiter au maximum de son séjour, il est nécessaire d’avoir une bonne condition physique.
Enfin, je tiens à remercier Paul Peyserre car il est vraiment très compétent et connait tout parfaitement. Il vous emmène pêcher à n’importe qu’elle heure du jour ou de la nuit. Sa motivation pour vous faire prendre des records est incroyable. J’ai vraiment hâte d’y retourner …
Frédéric Forzini