Voyage au pays des glaciers et des rivières sauvages

Le Blog par Smith Europe

A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes au tout début du mois de janvier, en plein milieu de la trêve hivernale. Il nous reste environ deux mois avant de retourner au bord des rivières traquer les belles mouchetés, et les souvenirs des jolis coups de ligne des saisons passées ressurgissent dans ma mémoire. Tandis que je me tiens proche de mon poêle à bois répandant une douce chaleur dans le salon, j’ai envie de vous partager une riche expérience que j’ai vécue au début de l’automne 2022.

Avec Marion, nous partageons un certain nombre de points communs et notamment celui de l’amour des grands espaces naturels, de la Montagne ou encore de la recherche des coins préservés où l’on se sent à l’écart de ce monde qui court à cent à l’heure… Le Canada est un coin qui nous faisait rêver par ses possibilités d’escapades et d’immersion dans des étendues encore sauvages et c’est pourquoi nous avons décidé d’aller découvrir un des endroits les mieux préservés de l’homme dans le pays, les Rocheuses Canadiennes dans la région de l’Alberta !

La rivière Sunwapta coulant dans un sauvage préservé de l’empreinte de l’homme

Ce voyage a eu lieu à la fin du mois de septembre, juste avant que l’hiver ne fasse son apparition. Pour vous situer, nous avons décollé de Biarritz en direction de Paris, puis Amsterdam et enfin Calgary. Ça fait quelques heures de trajet, ce n’est pas très bon en bilan carbone mais je positive en me disant que certaines personnes ont dans leur frigo des aliments qui ont plus voyagé que moi…

Sur place, nous avons loué un véhicule pour 15 jours et notre voyage s’est fait en itinérance sur les parcs nationaux de BANFF, JASPER et YOHO, avec des points d’étape quotidiens dans les campings encore ouverts en cette saison.

Côté logistique, nous sommes partis avec tout notre matériel de montagne (duvets, matelas, tentes et divers habits) afin de vivre cette itinérance dans le plus grand confort possible. A cette période de l’année dans les rocheuses, les températures la journée ne sont guère élevées et la nuit, elles descendent largement sous les zéro degrés. Pour autant, il s’agit d’un vrai froid sec de montagne et nous n’avons absolument pas souffert des conditions rencontrées.

Maintenant que le cadre est posé, parlons de pêche. C’est le rêve de tout gosse d’aller pêcher au Canada et je comptais bien avoir toutes les cartes en main pour réussir à prendre ces quelques poissons que j’admirais dans la section « voyage » de nos magazines halieutiques.

Les rocheuses canadiennes sont parcourues par des centaines de kilomètres de rivières prenant pour certaines leurs sources directement dans les glaciers d’altitude. Aucune de ces rivières de l’Alberta n’étant directement connectée à l’océan pacifique, on ne retrouve donc pas de saumons dans ces dernières. Pour autant, il existe tout un tas d’espèces de salmonidés : Cutthroat-trout, truite arc-en-ciel, truite brune, ombre arctique, saumon de fontaine, truite grise (Touladi en langage local) et enfin, le trophée ultime du pêcheur dans ces contrées, la Bull-trout (omble à tête plate) qui peut atteindre de très grande taille et qui est réputé pour la puissance de ces combats. Pour les amateurs de pêche de la truite au leurre ou à la mouche, il y a donc l’embarras du choix ! Oui mais voilà, la pêche dans les parcs nationaux est très réglementée. Certains cours d’eau sont interdits à la pêche, d’autres sont ouverts uniquement une partie de l’année, certains sont autorisés uniquement à la mouche, etc. Heureusement, lors de l’achat du permis de pêche nécessaire pour les parcs nationaux, un livret très bien réalisé vous est remis et vous permet de savoir où et comment il vous est possible de pêcher.

Côté matériel, j’ai fait le choix de partir avec deux cannes, ma SMITH Dragonbait trout large stream et ma MARRYAT Tactical pro en 10’ soie de 4/5 et ce, afin d’être le plus polyvalent possible sur chacune des techniques. J’ai glissé dans mes valises uniquement des leurres et mouches dans lesquels j’ai confiance et dont je connais la capacité à prendre du poisson partout. Côté leurres, j’ai pris une bonne poignée de D-contact 63 déclinés en différents coloris, des D-contact 72 que je sais efficaces dans tout type d’eau et une paire de D-contact 85. J’ai ajouté différentes tailles d’ondulantes des modèles Pure et D-s line. C’est la sélection qui m’accompagne chaque fois que je pars à la découverte de nouvelles eaux. Côté mouches, j’ai pris un panel de nymphe lourdes à utiliser en nymphe au fil et une série de belles mouches représentant des terrestres. Sur le papier, tout était ok pour faire chanter les moulinets.

Oui mais voilà, dès les premiers échanges avec un vendeur d’un fly-shop à Calgary, celui-ci m’apprendra que les importantes chutes de températures survenues au début du mois de septembre ainsi que les premières neiges ont fait baisser la température des cours d’eau et calé les poissons. Il me dit qu’il ne sera sans doute pas possible de prendre un poisson en sèche et qu’il vaudra mieux pêcher au streamer ou à l’aide de nymphes grosses comme un doigt qu’il me présente. Coup de froid sur mes rêves…

Pour autant, les premiers kilomètres parcourus en direction des parcs nationaux rallument la flamme. Nous longeons la rivière Bow puis la rivière Sunwapta et je me sens alors comme un enfant à Disneyland. Les paysages sont fous de beauté et les rivières, parfaitement sauvages, déversent une eau d’un bleu glacial directement venue des glaciers. C’est pour profiter de paysages uniques de la sorte que nous avons fait ce voyage !

Rivière Sunwapta

Rivière Stewart

Sur la première semaine, j’aurais eu peu d’opportunités de pêche. Secteurs interdits à la pêche et journées de randonnées bien chargées ne m’auront laissé que quelques petits créneaux pour m’approcher de la rivière. Je prendrais tout de même mes premiers poissons, notamment en nymphe au fil dans des cours d’eau moyens. Les poissons sont de véritables beautés et les truites arc-en-ciel malgré leurs robes colorées, sont quasiment invisibles dans les eaux cristallines.

 

Une arc-en-ciel sauvage à la robe magnifique

Les premières cutthroat-trout ont été prises en nymphe

Les dérives dans les courants linéaires sont aisées grâce à la polyvalence de la Marryat tactical pro 10’ soie de 4/5

La seconde semaine nous a offert plus de possibilités de pêche tant en rivière qu’en lacs d’altitude. J’ai notamment vécu deux matinées où la rivière Bow du côté de Banff m’a offert certains de ses joyaux. L’eau étant très froide et les courants relativement linéaires sur le tronçon que j’ai pêché, j’ai décidé d’animer mes leurres comme je le fait en début de saison sur nos gaves Pyrénéens, c’est-à-dire en pêchant vers l’aval et en leur imprimant une animation à la façon d’un vairon manié. De cette manière, les leurres descendent le courant en étant plaqués sur le fond et tressautent de temps en temps.

C’est uniquement de cette manière que j’ai réussi à déclencher l’attaque des différentes truites de la rivière.  La palme est revenue comme bien souvent à mon D-contact 63 coloris T3, coloris qui ne me quitte plus et qui est ravageur de par sa polyvalence. Quelques spots avec des fosses un peu plus marquées se sont également avérés payant grâce aux cuillères ondulantes présentées en dérive amont/aval.

Sur un point de vue purement technique, les poissons vivant dans ces milieux sont confrontés à des périodes de crues intenses et doivent faire face à des courants puissants une partie de l’année. Pour pallier à leur puissance, ma Dragonbait trout large stream était équipée d’une tresse en pe 0.8 et d’un bas de ligne en fluorocarbone de 23 centièmes. De cette façon, les leurres peuvent être lancés à de grandes distances et les combats peuvent tout de même être menés avec autorité du moment que le frein du moulinet est bien réglé.

Grâce à ce matériel que je connais sur le bout des doigts, j’ai eu la chance de vivre des moments exceptionnels où les poissons trophées se sont enchainés.

Mieux que des mots, je vous laisse apprécier la beauté des truites vivant dans ces milieux sauvages et imaginer leur puissance…

La Bull-trout, reine des eaux glaciales de montagne

Le D-Contact 63 en coloris T3 a été le leurre du séjour

Un véritable poisson trophée flirtant avec la barre des 70cm

Le nom de Bull-trout vient de la tête surdimensionnée qu’ont ces poissons

Les cutthroat trout sont peu nombreuses à ces altitudes mais les spécimens sont de très belle taille

Parmi les moments de pêche marquant de ce séjour, deux sessions réalisées en lacs d’altitude se sont également avérées particulièrement productives. Pour la première, la pêche s’est faite sur les truites grises du lac Sherbrooke. Les truites grises sont l’équivalent des christivomers que nous avons dans nos lacs d’altitude Pyrénéens ou Alpins. Comme chez nous, il m’a fallu un bon moment avant de comprendre quel leurre et quelle animation les faisaient réagir. Une fois ces paramètres définis, il ne restait qu’à répéter la partition et les poissons se sont enchaînés. Nous avons ainsi enchaîné la prise de « Touladis » de jolies tailles et de temps à autre, de belles arc-en-ciel se faisaient également leurrer par nos ondulantes Pure coloris GR. Le tout avait lieu dans un décor de montagne féérique, sous le regard des chèvres de montagne.

Truite grise appelée localement Touladi

La Dragonbait trout large stream en action

Touladi venu tout droit des profondeurs glaciales

Marion aussi a tenté sa chance dans ce décor fabuleux

Une truite arc-en-ciel prise au milieu des Touladis

La seconde session s’est déroulée sur le lac de Bourgeau, un lac haut perché, situé versant nord et dont la surface est gelée une grande partie de l’année. Ce lac abrite une très belle population de saumons de fontaine et là encore, après avoir cerné les quelques paramètres nécessaires pour les prendre, nous avons réalisé une pêche exceptionnelle grâce notamment aux D-s line en 5 grammes coloris 02 et 12. Ces poissons de taille modeste présentaient des robes absolument magnifiques. De véritables œuvres d’art !

Lac Bourgeau logé au cœur des mélèzes

D-sline le pattern du jour

Des saumons de fontaine d’une beauté sans égal

C’est sur cette dernière session et ces paysages fantastiques que s’est achevé notre voyage dans les rocheuses canadiennes. Nous sommes revenus l’esprit apaisé d’avoir vu que certains endroits de cette planète sont encore préservés de la trace de l’homme et que la nature s’y épanouie au fil des saisons.

Aujourd’hui encore, devant le feu chauffant mon salon, je ferme les yeux et j’entends ces puissantes rivières de montagne gronder dans la vallée. Les habitantes de ces lieux me font rêver mais bientôt, je retrouverai les truites des gaves mes Pyrénées.

Emerald Lake

Wapiti au lac Edith

Orignal au lac Maligne

Cristivomers en Vanoise

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