Fraichement arrivé dans la team et étant un passionné de la pêche de la truite au leurre, je tenais à écrire mon premier article pour la marque Smith Marryat Europe sur mon top 5 des leurres qui sont selon moi indispensables dans vos boîtes.
Bien sûr chacun a sa propre interprétation, cet article a pour but d’orienter au mieux un pêcheur novice qui pourrait se perdre dans les différents modèles et coloris que nous proposons ou, confirmer un pêcheur plus expérimenté dans ses choix en fonction de ce qui se présente devant à lui au bord de l’eau.
Une truite de Lozère avec une des multiples robes que l’on peut croiser.
Je vais vous présenter 5 leurres qui seront dans mes boîtes le jour J et qui de toutes façons iront se promener autour des cailloux pour tenter de déloger une belle. Je vous donnerai aussi quelques astuces pour chacun d’eux afin de bien comprendre la différences entre chaque leurre et leur spécificité pour les utiliser au mieux au bord de l’eau.
Top leurre numéro 1, le légendaire D-contact.
Depuis son arrivée en Europe en 2000, je pense que peu de pêcheurs de truites n’ont pas eu l’occasion d’essayer le D-Contact. Décliné en 5 tailles aujourd’hui, il s’adresse à un grand nombre de pêcheurs et de situations.
Il ne faut pas se mentir c’est souvent lui qui sort son épingle du jeu quand on est sur une journée compliquée.
Le D-CONTACT dans ses deux nouveaux coloris 2022, une bande fluo qui amène un tag lumineux supplémentaire mais qui permet aussi de suivre plus facilement son leurre quand on à la chance de pêcher à vue.
Mais quand est il le plus efficace ?
Le D-Contact a une grosse faculté de tenir n’importe quel courant, il reste tout le temps pêchant et accepte beaucoup d’animations. C’est clairement le 4×4 de la gamme aujourd’hui.
Il est à utiliser en priorité dans des courants soutenus et relativement profonds pour aller chercher les poissons qui sont souvent stationnaires dans la zone de calme sous la veine d’eau et qui dépensent peu d’énergie en début de saison avec une eau fraiche pour s’alimenter.
L’avantage de ce leurre réside en particulier dans sa capacité à pêcher dans plusieurs couches d’eau dans la même coulée en utilisant simplement votre hauteur de canne. Plus vous animerez avec la canne haute, plus votre leurre pêchera haut dans la couche d’eau et plus vous descendrez, plus il pêchera creux. Cela permet de cibler rapidement le comportement, la réaction et surtout la couche d’eau dans laquelle se nourrissent les poissons. Il suffit d’affiner en trouvant le coloris du moment pour déclencher les poissons.
C’est un leurre très équilibré que vous arriverez à lancer et à guider, avec un peu de pratique, exactement là où vous soupçonnez la présence d’un poisson. Il réagit à la moindre sollicitation de votre canne et vous arriverez à le faire « flasher » là où vous voulez déclencher votre animation.
Sur les moyennes rivières que je pêche le plus en début de saison, le Lot, le Tarn et la Truyère, j’utilise trois tailles surtout le 63, 72, et le 85. n’hésitez pas à monter la taille de votre D-Contact si vous n’avez pas de résultat sur le secteur que vous pêchez. La truite est un poisson territorial et un D-Contact 85 ou même 110 qui passe à côté d’elle plusieurs fois pourrait bien finir par prendre un coup de dents.
Niveau coloris il y a forcément les grands classiques que tout le monde utilise, les 14, 23, 31, 33, T1, V1, V2 sont des valeurs sûres mais je vous invite réellement à aller chez votre détaillant pour découvrir d’autres teintes qui ne sont pas assez utilisées à mon goût en fonction des conditions que l’on rencontre. Cela fera l’objet d’un autre article dans la saison, mais si je peux déjà vous donner deux pistes, je vous invite à jeter un oeil sur le coloris 38 pour vos coups du soir par exemple, et le 44 pour tous ceux qui pêchent des eaux « noires » comme la Truyère chez moi.
Ici une truite du Lot frôlant la barre des 50 cm qui a craqué pour un D-CONTACT 63 coloris L1
Top leurre numéro 2, l’incompris, le D-COAX.
Le D-COAX est arrivé au catalogue en France la saison dernière. Disponible en deux tailles 51 mm et 65 mm, c’est un leurre que je vois souvent boudé ou mal utilisé par les pêcheurs chez moi. Et pourtant… Décrit et annoncé comme l’évolution du D-CONTACT, il est pour moi bien différent…
Déjà il est très légèrement bruiteur, dû à son transfert de masse, première grosse différence. Ne vous fiez pas à son poids plus important que le leurre cité plus haut, vous pourrez vous en servir pour traverser une veine d’eau plus facilement mais ce n’est pas pour ça qu’il pêchera plus creux. Ensuite sa forme est différente, c’est un leurre avec un ventre plat par conséquent il va planer dans les courants contrairement à son cousin qui lui va creuser. Et la plus grosse différence d’utilisation entre les deux est bien là.
J’ai mis un peu de temps à comprendre quelle serait la zone où il se démarque. Lors d’une sortie sur le Tarn en début de saison avec mon ami Christophe (guide de pêche en Lozère « Leurres des sources ») et son fils, nous avions trouvé des poissons en chasse dans les radiers peu profonds. La plupart des leurres que nous avions fait passer, grattaient trop le fond où alors se faisaient dégager trop rapidement par la vitesse du courant…
Un leurre complémentaire au D-CONTACT
J’ai donc mis mon D-COAX et j’ai commencé à l’animer canne assez haute de manière énergique. Le ventre plat de ce leurre s’est avéré efficace pour faire la différence avec les autres !
J’avais une nage propre et un leurre qui pêchait en planant dans la couche d’eau que je voulais et surtout j’avais la possibilité de l’accélérer ou de le ralentir malgré le débit d’eau. Sa sonorité sourde du transfert de masse était aussi peut-être un atout pour aider les truites à cibler le leurre au milieu des nombreux bruits naturels existant sous l’eau en rivière.
Gros plus sur ce leurre par rapport au D-CONTACT, si vous le relâchez en le retenant, celui-ci papillonne à la descente, et autant vous dire que, sur les fins de dérive, sur des poissons suiveurs ou placés à la sortie du radier, cet effet là est diabolique pour une truite.
J’ai utilisé ce leurre dans tous les biotopes similaires à celui de jour-là. Ça a toujours été le leurre qui s’est démarqué, notamment l’été en période d’étiage avec le 51 mm dans les zones qui courent et peu profondes.
Top leurre numéro 3, l’alternative, les ondulantes.
J’utilise les ondulantes toute l’année et partout, des ruisseaux aux moyennes rivières de chez moi en passant par les lacs. Je vais vous parler des trois modèles que j’utilise le plus, la PURE, la DS-LINE, et la DROP-DIA.
Une ondulante pour moi est une arme en début de saison quand les poissons sont plaqués au fond et bougent très peu à cause de la température de l’eau, C’est un leurre qui, même presque arrêté et/ou posé au fond, est pêchant, très facile à utiliser pour un débutant et surtout qui s’accroche peu grâce à l’hameçon simple.
– La PURE, 4 versions, je vous conseille de ne pas faire attention à la taille mais plus au poids de la cuillère, en effet je trouve cette ondulante efficace lorsque vous trouvez le poids idéal pour la faire « flotter » juste au dessus du fond.
J’utilise cette cuillère pour battre du terrain dans les grands courants soutenus, je lance perpendiculairement ou 3/4 aval au courant et je laisse la PURE faire son travail toute seule ligne tendue. Si votre cuillère racle le fond vous êtes trop lourd et si au contraire vous la voyez surfer vous êtes trop léger. A vous de trouver le poids idéal.
Vous pouvez lui donner quelques impulsions du bout de la canne pour la faire vivre un peu plus mais c’est souvent inutile. Je réalise en général cette animation quand la cuillère passe au dessus et tombe derrière un obstacle. Gare aux touches qui sont violentes avec cette technique, la truite a tendance à se prendre seule et vérifiez bien votre frein du moulinet avant.
Mes trois coloris de PURE indispensables chez moi.
– La DS-LINE, je l’utilise de manière différente, elle est moins dense que la PURE. En moyenne rivière, je vais l’utiliser en amont en la retenant simplement dans les veines d’eau que je vais pêcher, elle virevolte lentement et la touche est souvent un arrêt de la dérive. Sur le même type de rivière je vais l’utiliser sur les zones de calme car elle émet de gros flashes qui se voient de loin. Les poids de 5 gr et 6,5 gr sont les plus adaptés pour moi pour ces utilisations.
DS-Line 5 gr et 3 gr.
L’ondulante est un leurre peu ou pas utilisé dans les ruisseaux et même les petits ruisseaux de montagne. Je pêche les ruisseaux de la Truyères ou même
de La Colagne chez moi avec les ondulantes. La DS-LINE en 3 gr et 4 gr est très prenante dans ces milieux qui regorgent de truites souvent très agressives quand une proie conséquente se présente à elles.
– La DROP-DIA, elle, a une nage plus serrée que les deux autres. C’est souvent mon Joker quand j’ai des suivis ou que j’ai manqué un poisson au ferrage. J’utilise cette cuillère principalement sur des pêches à vue. Soit en attaquant un poisson repéré, soit un poste marqué où je n’ai pas eu de résultat avec les autres leurres. En lac, c’est pour moi la meilleure ondulante que l’on propose.
Drop-Dia en 3 gr et 4 gr avec son effet « diamant ».
Top leurre numéro 4, l’indispensable AR-S.
Quelques fois zappé à cause de son prix, les pêcheurs qui ont essayé une AR-S de Smith ne regardent souvent plus à la dépense comparée à l’efficacité de cette cuillère !
Quelques points techniques pour expliquer un peu son prix, un demi émerillon baril directement fixé sur l’axe principal de la cuillère vous permet de monter cette cuillère directement sur votre ligne et évite à la cuillère de vriller votre fil. Son équilibre fait qu’elle tourne dès son entrée dans l’eau et la palette est découpée afin d’accélérer sa vitesse de rotation. Si vous faites attention, l’équilibre et le montage de la cuillère permet d’avoir un leurre pêchant dans toutes les situations et tous les angles de pêche.
J’ai découvert cette cuillère il y a trois ans, en plein été ,cherchant chez mon détaillant une petite tournante pour m’essayer à l’ultra léger que je ne pratiquais pas jusque là. En 50 m de pêche, sur le ruisseau de la Colagne, j’ai arrêté de compter le nombre de poissons et de touches que j’ai eus.
Fier de cette découverte, j’en ai informé les copains qui ont voulu une démonstration pour voir si réellement il y avait une différence avec une cuillère classique… On s’est retrouvé sur le Lot, moyenne rivière, et on a passé les 100 truites en un après midi ! Tous conquis, l’AR-S est dans toutes les boîtes des pêcheurs que je connais aujourd’hui.
Une AR-S 3,5 gr coloris 03, ma préférée.
Mais ! Il y a forcément un « mais » dans cette histoire idyllique, j’étais sûr d’avoir LA cuillère qui ferait la différence pour mon ouverture suivante. Eh bien non, je vous déconseille l’AR-S pour pêcher les moyennes et grandes rivières dans les eaux froides, je l’expliquerais, peut-être, par le fait que la palette va trop vite pour cette époque de l’année et que la vibration ne convient pas aux poissons encore engourdis par les eaux froides de la Lozère.
Un vrai conseil de pêcheur, attendez la fin du printemps, début de l’été pour sortir vos AR-S en moyenne ou grande rivière là elles sont clairement imbattables si vous voulez faire de la touche.
Par contre dans les ruisseaux, et particulièrement les ruisseaux de montagne, elle est mon leurre numéro 1 indétrônable !
Niveau technique, l’AR-S cible les poissons modestes, une ligne en 16/100 suffit amplement pour gagner le maximum de discrétion, et deux choix s’offrent à vous, soit une pêche amont en peignant scrupuleusement chaque veines d’eau à l’image d’un pécheur en nymphe, ou alors pêche aval en laissant la cuillère faire le boulot seule. Pour les ruisseaux méfiez vous, la palette rentre en action au contact de l’eau, vous aurez des poissons qui la saisiront avant même de vous laissez le temps de fermer le pick-up.
Top leurre numéro 5, l’hybride, l’AR-HD Minnow
Nous voilà au 5 ème leurre qui sera forcément dans ma boite pour le jour J. L’AR-HD Minnow, un hybride entre une palette d’AR-S et le corps d’un poisson nageur du regretté AR-FS…
Je ne vais pas vous mentir, je pêche avec ce leurre depuis la saison passée, je ,ne l’avais jamais utilisé jusque là et quand je l’ai découvert, je m’en suis voulu d’avoir perdu tout ce temps sans lui. C’est simple les 4 derniers mois de la saison 2021 il a été mon leurre numéro 1 partout ! Moyenne et grande rivière, ruisseaux, mais aussi en lacs et sur tous les carnassiers.
L’AR-HD Minnow dans ces 4 coloris.
Même priorité que l’AR-S, il pêche dès qu’il touche l’eau, vous pouvez le travailler au moulinet uniquement en lancé-ramené pur et dur en variant vos vitesses de récupération, vous avez un leurre qui scintille grâce à la palette avec un volume d’eau poussé plus important.
Vous pouvez l’animer comme un poisson nageur avec une bavette, votre leurre a une nage très erratique dans le courant et les signaux qu’envoie la palette le rend très attractif.
Vous pouvez également, et c’est là que je me régale le plus, pêcher aval canne assez haute et le laisser travailler simplement dans le courant en animant à l’approche de chaque obstacle. Et c’est pour cette dernière animation que je vous le conseille fortement car je suis persuadé que les truites de début de saison ne pourront pas résister à une proie proposée au raz du fond, qui se dandine et flashe devant elles !
Voilà j’espère que cet article pourra vous aider à y voir plus clair pour sélectionner vos leurres chez Smith Marryat Europe, il ne vous reste plus qu’à préparer vos cannes et autres équipements. Je vous souhaite une bonne saison truite 2022 !
Un article écrit par SANMIQUEL Julien, partenaire Smith Marryat Europe, secteur Lozère (48).
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