Le brochet en eaux peu profondes
Nous sommes à la mi avril et l’attente est sur le point de se terminer : l’ouverture du carnassier approche, et avec elle la reprise de la pêche du brochet. Certains vont se diriger vers les lacs, les gravières ou les grands fleuves, en prospectant les zones les plus profondes ; d’autres, comme moi, vont plutôt se concentrer sur les rivières calmes et peu profondes.
La recherche du brochet en eau peu profonde, ou « zones shallow » est une approche toute particulière. En effet, l’expert dans cette pêche aura tendance à être complètement perdu pour pêcher un grand lac, et inversement. Je précise le terme d’eau peu profonde : pour moi, cela dépasse rarement les 2m de profondeur.
En début de saison, j’ai pu remarquer au fil des années, que l’on trouvait assez fréquemment les brochets près de leurs zones de reproduction : des zones peu profondes, riches en herbiers. Est-ce par opportunisme ou par instinct de protection de leur descendance ?
Je penche pour la première option. Ainsi, j’ai tendance à diminuer la taille de mes leurres dans cette approche : le brochet sort de reproduction et a besoin d’énergie, il est peut-être plus facilement attiré par le « menu fretin ». Le Baby Buster et le Buster II sont mes armes de prédilection dans ces cas-là : ils descendent lentement dans la couche d’eau lors des pauses, et très peu lors de l’animation. C’est un plus pour rester le plus longtemps possible dans la zone la plus intéressante.
Une plage en pente douce avec moins d’1m d’eau : le Buster II est redoutable sur les longues pauses.
Le Guppie Downsize est également très utile : silencieux et à la nage plus discrète, il saura parfois décider des poissons plus éduqués ou moins actifs. Ici un joli brochet de Loire décidé sur une plage par le Guppie Downsize Enfin, si l’on préfère sélectionner les plus gros poissons en montant en taille, le Buster Shallow et le Guppie JR Shallow sont ici tout désignés pour peigner lentement en insistant sur les pauses.
Toutefois, une prospection rapide peut également s’avérer payante : le Guppie JR est redoutable en linéaire, et son cousin le Buster Jerk Original est redoutable d’efficacité en prospection rapide : pour passer à côté d’un arbre mort, ou le long d’une bande de nénufars, sa sonorité grave et les flash émis par ses flancs font sortir les gros sujets de très loin.
Un joli brochet de début de saison pris sur un plateau d’herbier au Buster Jerk Original.
Un brochet qui aura succombé au passage du Guppie Jr entre un plateau d’herbier et un arbre mort.
Bien entendu, dans la pêche shallow, il y a les zones « simples » à prospecter telles que les plages, les zones d’herbiers, peu encombrées, comme décrites plus haut ; mais il y a également les zones fortement encombrées, comme les nénufars ou les bois morts. Ici, le texan est indispensable : le Pig Shad est passé maître dans cette technique. J’affectionne tout particulièrement les tailles 15 et 20cm.
J’utilise le Pig Shad 15cm, monté en texan weightless, seulement plombé à l’aide de quelques inserts en tungstène pour l’équilibrage. Une fois bien monté, il est un véritable passe-partout : un linéaire en pleine eau, des pauses dans les bois morts, ou encore une évolution bien lente entre les nénufars, il permet de débusquer les poissons n’importe où.
Pig Shad 15 en texan dans les branches.
Je réserve à son frère, le Pig Shad Jr 20cm, une utilisation un peu plus spécifique.
En texan légèrement plombé sur la hampe (jusqu’à 5g), son véritable atout est son attractivité à très faible vitesse. Sa nage très ample et les fortes vibrations produites par sa caudale sont absolument redoutables en évoluant entre les branches, dans les zones de nénufars peu denses ou à proximité de tout autre obstacle.
Il est également possible de l’utiliser avec le montage shallow sur des zones bien dégagées comme des plages ou des plateaux d’herbiers, ayant l’avantage de piquer plus facilement les poissons que le montage texan. J’ai remarqué une chose au fil de mes années de pêche en eaux peu profondes et encombrées : plus le leurre évolue longtemps dans la « strike zone », plus ses chances de déclencher une attaque sont grandes.
C’est justement sur ce point qu’arrive un leurre encore relativement nouveau au catalogue : la Miuras Mouse Mini. Elle a beau faire 50g, sa vitesse de descente reste extrêmement lente et la rend absolument redoutable dans cette pêche. C’est un des rares leurres qui permettent de pêcher gros très lentement. On peut même la faire évoluer en milieu relativement encombré : on peut garder un parfait contrôle sur sa profondeur de nage pendant toute la récupération, et aisément la faire passer au-dessus des obstacles.
J’espère vous avoir apporté quelques idées qui vous permettront de mieux réussir votre saison de pêche, une fois que le contexte sanitaire permettra une pratique sans limites géographiques !
Un article écrit par David Dureisseix