Le Surger est probablement à la pêche des poissons pélagiques sur chasse ce que le D-contact est à la pêche de la truite…
UN INCONTOURNABLE !
Super surger 80
J’entends souvent dire de la pêche sur chasse qu’il suffit de lancer un leurre au milieu de la marmite et c’est bon ! Il faut bien reconnaitre que c’est parfois le cas et, dans ces conditions, tous les leurres sont bons… Il serait même difficile d’en apprécier la qualité et les performances.
Mais, ceux qui la pratique régulièrement, savent à quel point ces poissons sont beaucoup plus malins et difficiles à leurrer qu’il n’y parait. Il est donc essentiel d’utiliser des leurres véritablement efficaces et de confiance. Aussi, c’est avec le temps que les Surger, leurres imitatifs par excellence, sont devenus pour moi des incontournables et ont gagné toute ma confiance.
Initialement destinés à la pêche du bar, les Surger ont rapidement trouvé une place de choix dans la boite des pêcheurs de thonidés. En effet, les résultats obtenus sur chasse grâce à ces leurres sont exceptionnels et méritent que l’on s’y intéresse… Je vais donc vous parler de ce leurre ou plutôt de cette famille de leurre et des possibilités d’utilisation qu’ils nous offrent lors de la pêche des pélagiques sur chasse.
La famille des SURGER au complet !*
*Nous ferons abstraction des troutin surger dont nous ne parlerons pas ici.
Commençons par un petit rappel des membres de la famille SURGER présents sur la photo et qui sont les fiers représentants de la gamme :
En haut, le Magnum Surger 120, c’est le plus grand et le plus lourd de la famille avec 12 cm et 52 g.
Le rose en dessous (coloris # 07) est le représentant des Super Surger 100 avec 32 gr pour 10 cm. C’est clairement le plus polyvalent de la gamme !
Juste en dessous encore, le Surger 100, un peu plus léger avec 28 gr au compteur
Enfin, le petit dernier de la bande, le Super Surger 80 avec 8 cm pour 17.5 gr n’en reste pas moins un grand leurre.
Avec une plage de taille allant de 8 cm à 12 cm, les Surger couvrent ainsi l’essentiel des gammes de taille dont nous avons besoin. En effet, lorsque les bonites et les thons chassent, ils sont souvent focalisés sur une taille de proie bien spécifique dont il convient de se rapprocher au maximum pour espérer déclencher des attaques. En ce sens, la déclinaison en 3 tailles de ce leurre est vraiment intéressante puisqu’elle nous permet de coller au plus près de la réalité.
Que ce soit sur les chasses de thons ou de bonites, je les utilise dans presque toutes les conditions de pêche, que les chasses soient furtives ou bouillonnantes, par mer d’huile ou démontée, j’ai toujours obtenu des résultats très corrects et réguliers. Cependant, dans les conditions difficiles qu’il révèle tout son potentiel. Je ne compte plus le nombre de sorties sauvées grâce à ce leurre.
Seront donc utilisés :
Pour le thon* les modèles en 10 cm (Surger 100 et Super Surger 100) et 12 cm (Magnum Surger 120)
Pour les bonites (thonines, bonitous et pélamides), seront privilégiés les modèles en 80 mm (super surger 80) et 100 mm (Surger 100 et super surger 100).
*le surger 80 étant trop léger (17.5gr) pour être lancé avec un ensemble de 50lb ou plus…
L’atout de ce leurre est véritablement dans sa morphologie qui imite parfaitement celle des anchois et sardines dont se nourrissent les prédateurs. Cependant, un leurre n’est pas efficace parce qu’il est beau et c’est dans les détails qu’il se démarque. Avec une face ventrale aplatie et un équilibrage judicieusement calculé, il est à la fois d’une simplicité d’utilisation déconcertante et un leurre technique avec de multiples possibilités d’animation.
Si les possibilités d’animation sont multiples et variées, je vais vous présenter trois style d’animations que j’affectionne particulièrement :
Le « Twitching »
La première animation que je pratique régulièrement est le lancer ramené avec « twitch ». Les « twitch » du verbe anglais « to twitch = tressauter, trembler » sont des petits mouvements secs, répétés et rapides du scion. Ils vont désaxer légèrement le leurre et lui donner une nage saccadée qui a pour effet d’imiter un poisson fourrage en fuite blessé !
Il ne faut pas hésiter également à varier la vitesse de récupération et à effectuer de très courtes pauses lors de la récupération.
Conseil d’armement : Dans ce cas de figure, les Surger peuvent être armés avec des triples ou des simples.
Le « linéaire »
Lorsque l’animation « agressive » en twitching ne provoque pas l’attaque des poissons, j’utilise l’animation la plus simpliste qu’il soit en matière de pêche au leurre, le linéaire ! Le linéaire qui est en réalité une absence d’animation puisqu’il consiste simplement à récupérer la ligne avec le moulinet.
Lors du tumulte des chasses, certaines proies se retrouvent isolées du ou des bancs et ne bénéficient plus de la protection toute relative de celui-ci. On observe alors des poissons seuls ou en tout petit banc de quelques individus tenter de fuir juste sous la surface avec une nage erratique bien particulière… C’est cette situation que vient reproduire un Surger ramené en linéaire. En effet, il va effectuer un « S » qui va fortement se rapprocher de cette nage et ainsi capter l’attention des prédateurs.
Canne basse le leurre va plutôt évoluer sous la surface. A privilégier lorsqu’il y a beaucoup de vent pour éviter d’avoir une bannière trop importante et ainsi rester en contact avec le leurre.
Canne haute, le surger va évoluer en sub-surface et venir « flapper » légèrement ou créer un sillon à la surface de l’eau. Cette dernière est particulièrement efficace, notamment par mer d’huile et lorsque les poissons semblent marsouiner en surface (c’est bien souvent la seule manière de déclencher une attaque). Un point positif de cette animation est également de soustraire tout ou partie de la tresse et du bas de ligne de l’eau ce qui augmente considérablement la discrétion de la présentation.
Des proies faciles que nos amis ne manquent pas de saisir… !
Conseil d’armement : Pour un maximum d’efficacité et une nage améliorée, je conseille fortement l’utilisation d’un hameçon simple. Il aura pour avantage d’être beaucoup plus discret et de moins brider le leurre, favorisant ainsi la nage en S.
Le rolling
Elle a pour but d’utiliser de manière optimale une des particularités de ce leurre qui est le « rolling ». Le « rolling » est le fait que le leurre va osciller flanc sur flanc lors de la descente.
Lorsque je souhaite utiliser cette particularité, je me positionne canne haute pour contrôler la descente du Surger (Attention, sans le brider !). Pour une efficacité optimale, il faut tenter de soustraire au maximum l’effet de portance de la tresse en accompagnant la descente du surger. Cette animation, un peu plus technique est d’une efficacité redoutable sur les fins de chasse (lorsque les poissons n’éclatent plus en surface mais qu’on perçoit encore les remous). En effet, la descente en rolling du Surger va imiter un poisson fourrage tué lors de la chasse et qui sombre doucement dans les abysses.
La difficulté de cette animation réside selon moi dans la perception de la touche et le ferrage. En effet, la tresse étant « relâchée » pour permettre une descente non contrainte, il faut être très concentré à la fois sur la perception de la touche dans la canne mais également visuellement avec la tresse. La touche pouvant être matérialisée par une petite tirée sur la tresse, un relâchement ou plus franchement par une sensation de lourdeur.
Au moindre doute, il faut sanctionner d’un ferrage puissant et très ample. Les ratés sont fréquents mais cette sensation de touche est vraiment particulière et très intéressante.
Conseil d’armement : Dans ce cas de figure, je préconise également l’utilisation de simple. Évitez également de surarmer en taille le leurre pour ajouter le moins de poids possible sur l’arrière, ce qui aurait pour conséquence de déséquilibrer le leurre et de le faire couler par l’arrière sans le phénomène de Rolling.
Je vous conseille également pour cette dernière technique d’utiliser des tresses de couleur, comme la Gosen W multicolor, qui permettent d’avoir une excellente perception visuelle de la ligne, des touches et de la profondeur de pêche.
A bientôt,
Un article écrit par Benjamin Jacquot